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Lieux et modes de production des savoirs en Sciences de l’éducation

Coordinateur : Marcel CRAHAY (Université de Genève, Suisse ; Marcel.Crahay@unige.ch)

L’extrême diversification des lieux et modes de production ou de diffusion des savoirs conduit à s’interroger aujourd’hui sur l’institution du savoir comme processus social proliférant qui se développe et se ramifie dans tous les espaces sociaux. Ce mouvement d’ensemble exprime des forces sociales et économiques contrastées : la volonté de créer un marché des savoirs ou celle d’accompagner les individus et les collectifs dans leurs ajustements aux transformations sociales, culturelles, professionnelles et économiques en cours ou à venir. De facto, cette diversification des lieux et modes de production des savoirs crée une situation nouvelle qui contraint École et Université à se redéfinir et à se repositionner. D’une part, l’École doit s’inscrire dans la perspective du Lifelong learning  et promouvoir l’autoformation (didacticiels, Wikipedia...). D’autre part, l’Université n’a plus le monopole de la recherche. C’est sans compter l’émergence et l’impact des médias ou d’Internet qui créent et véhiculent eux aussi des savoirs. Cette effervescence crée des tensions entre les institutions de formation (IF) et alimente des concurrences.

Mondialisation aidant, toutes les IF sont soumises à des impératifs d’efficacité, d’équité, de compatibilité, voire de rentabilité. Le sujet du futur se pense évidemment comme compétent, mais ses compétences doivent être flexibles. Les savoirs, en transformation constante, doivent être mobilisables à souhait. Logiquement, les exigences imposées aux IF sont devenues une préoccupation politique, d’où une redéfinition profonde des savoirs à transmettre et à acquérir et l’instauration de procédures visant à établir l’équivalence des acquis, de dispositifs d’évaluation externe et de pilotage des IF. Dans le contexte d’effervescence propre à la Knowledge society, se généralisent les processus de standardisation des savoirs à articuler avec des dispositifs favorisant l’individualisation des trajectoires de formation et de professionnalisation. Témoignent de ce processus les enquêtes internationales, PISA en tête. Ce mouvement d’ampleur mondiale rend nécessaire l’analyse de ces processus et de leurs effets sur les curriculums et les moyens d’enseignement, ainsi que des savoirs effectivement enseignés.

Dans le champ des Sciences de l’éducation s’affirme un processus nouveau de professionnalisation. Désormais, à côté de savoirs séculaires s’élaborent et se développent des savoirs déclarés nouveaux. De nouveaux rapports se nouent entre savoirs experts issus de la profession et savoirs scientifiques propres aux Hautes Écoles ou à l’Université.

Des clarifications conceptuelles et une réflexion critique d’ordre épistémologique et sociologique s’imposent vu l’évolution des contextes de formation ainsi que des lieux et des modes de productions des savoirs. C’est ce que propose la présente table ronde.


INTERVENANTS :

L’institution de savoirs : une question aujourd’hui critique en formation des adultes 
Marc DURAND (Université de Genève, Suisse ; Marc.Durand@unige.ch)

Changements curriculaires : entre affaiblissement des savoirs disciplinaires et exigences accrues 
Élisabeth BAUTIER (Université Paris 8, France ; bautier@wanadoo.fr)

Le contrôle qualité de la production des savoirs – défis, perspectives et limites de la démarche HarmoS
Matthis BEHRENS (Institut de Recherche et de Documentation Pédagogique (IRDP), Suisse ; Matthis.Behrens@irdp.ch)